Ballade à Meollion

 Et on était partis, le cœur en bandoulière ,

Par une journée chaude dans nos Alpes altières

En suivant notre guide, le célèbre Marco,

Qui avait pour devise grimper toujours plus haut.

Avec quelques  amis  que  souvent  nous  trouvions,

Nous voilà donc partis ce jour pour Meollion.

Un village perdu la haut dans la montagne,

Qui  un  jour  fut  célèbre  dans  toutes  les  campagnes .

Où quelques villageois courageux, téméraires,

Cultivaient  quelques  arpents,  quelques  lopins  de  terre. 

Il semblait que là haut ils étaient prés de Dieu.

Leur labeur chaque jour était un geste pieux.

Donnant à leurs enfants le pain et la prière,

Leur vie était un culte, et ils en étaient fiers.

Ce village enchanté s'appelait Meollion,

L'été c'était la joie, mais l'hiver était long,

Recouvrant pour des  mois  les  toits  de neige blanche,

Jusqu'au jour ou un soir plus triste, une avalanche,

Emporte en un instant les labeurs d'une vie.

Etait ce  un  coup  du  sort,  ou  Dieu  nous  a  maudits ?

Ces  hommes  courageux  en  emportant  leurs  peines,

Allèrent désormais s'établir dans la plaine,

Laissant ces quelques ruines qui sortent de la terre.

Passants, en contemplant ces quelques tas de pierres,

Ayez une pensée en guise de prière,

Rappelez vous qu'un jour a ici existé,

Ces êtres courageux que l'on vous a cités .

Ces femmes, ces enfants, ces hommes de la terre,

Qui ont connu l'amour, des joies et des misères.

C'est la loi de la vie, et c'est un grand mystère .

Maurice