Poème - La Païse

Le vieux café du pont

 

Ah ! il y a bien longtemps

C’est loin dans ma mémoire

Que les jeunes printemps refaisaient notre histoire.

Sur les tables de bois du vieux café du pont.

On mangeait du bourgeois, nous avions l’illusion,

Que nos serments du soir iraient s’épanouir

Plus loin que notre espoir pour un autre avenir.

Jaurès qui présidait à nos débats épiques

Parfois nous regardait et son œil ironique

Voilé par la tendresse,

Veillait à modérer nos élans de jeunesse.

C’était bon d’espérer de croire aux lendemains

Ceux qu’on dit enchantés.

Mais tous ces discours vains

Ont-ils bien existés,

Peut on y croire encore

On y croyait pourtant Et je me remémore

Parfois ces soirs d’antan.

Le chiffon est passé

Sur les tables de bois

Puis il en a chassé

Les ans derrière moi

Ce qu’on s’était promis

Tout ne fut qu’illusions,

qu’ont nourri les amis

Du vieux café du pont.

.

Puis il a disparu lui aussi au matin,

Et le ciel a paru se charger de chagrin 

Amis des jeunes soirs

C’était pourtant si bon,

De refaire l’histoire

Au vieux café du pont.

 

Maurice