Le vieux café du pont
Ah ! il y a bien longtemps
C’est loin dans ma mémoire
Que les jeunes printemps refaisaient notre histoire.
Sur les tables de bois du vieux café du pont.
On mangeait du bourgeois, nous avions l’illusion,
Que nos serments du soir iraient s’épanouir
Plus loin que notre espoir pour un autre avenir.
Jaurès qui présidait à nos débats épiques
Parfois nous regardait et son œil ironique
Voilé par la tendresse,
Veillait à modérer nos élans de jeunesse.
C’était bon d’espérer de croire aux lendemains
Ceux qu’on dit enchantés.
Mais tous ces discours vains
Ont-ils bien existés,
Peut on y croire encore
On y croyait pourtant Et je me remémore
Parfois ces soirs d’antan.
Le chiffon est passé
Sur les tables de bois
Puis il en a chassé
Les ans derrière moi
Ce qu’on s’était promis
Tout ne fut qu’illusions,
qu’ont nourri les amis
Du vieux café du pont.
.
Puis il a disparu lui aussi au matin,
Et le ciel a paru se charger de chagrin
Amis des jeunes soirs
C’était pourtant si bon,
De refaire l’histoire
Au vieux café du pont.
Maurice